Ressources bibliographiques
Les perturbateurs endocriniens
Périodique
Rennes : Presses de l'EHESP, Actualité et dossier en santé publique, (115), 2021, pp. 12-58, ISSN 1771-7450
Thématique(s) : Santé-environnement | Santé publique
Le concept de perturbation endocrinienne est récent. C’est en 1991, par la déclaration de Wingspread, que des scientifiques ont exprimé pour la première fois leurs préoccupations concernant les conséquences de l’exposition de l’homme et de l’environnement à des substances chimiques pouvant interagir avec le système endocrinien. Ces substances sont désignées sous le terme de « perturbateurs endocriniens ». La définition communément admise est celle de l’Organisation mondiale de la santé, proposée en 2002, mise à jour en 2012 : « Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien et, de ce fait, induit des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou de (sous-) populations. »
Les perturbateurs endocriniens (PE) se retrouvent dans de nombreux objets et produits de la vie courante (produits ménagers, détergents, produits de traitement des cultures, cosmétiques, produits alimentaires, etc.). Ils sont également présents dans l’environnement du fait d’une contamination des différents milieux (eaux, sédiments, sols, air, etc.). L’étude de biosurveillance de la population française a montré une imprégnation, notamment des enfants, par certains de ces PE comme les phtalates ou les bisphénols. De nombreuses études décrivent un lien probable entre l’exposition à certains de ces PE et les troubles de la fertilité et de la reproduction (baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté, cancers hormono-dépendants comme les cancers du sein ou les cancers de la prostate). Des atteintes neurologiques comme l’autisme, la baisse de quotient intellectuel ou des troubles métaboliques comme le diabète ou l’obésité sont également suspectés d’être associés à une exposition aux perturbateurs endocriniens. La période des « 1 000 jours », qui s’étend du développement prénatal à la petite enfance, et la période pubertaire sont particulièrement critiques et doivent faire l’objet d’une attention prioritaire car plusieurs systèmes périphériques ou centraux (système reproducteur, axe hypothalamo-hypophysaire…) achèvent leur maturation pendant cette période sous l’influence des hormones stéroïdiennes sexuelles. Les professionnels de santé ainsi que les autorités réglementaires nationales et internationales sont de plus en plus mobilisés sur cette question. La France a été particulièrement active avec la publication de deux stratégies nationales sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1 et 2), qui visent à mieux connaître et réglementer les PE afin de diminuer l’exposition de la population. Cependant des incertitudes subsistent et les PE font toujours l’objet de controverses.
L’objet de ce dossier est d’apporter un éclairage objectif sur ce sujet complexe du point de vue de la recherche, de la clinique, des développements réglementaires et de la prise en compte par les collectivités.
(Résumé de l'éditeur)
Programme de santé | Prise en charge | Recherche médicale | Épidémiologie | Produit (Thérapeutique) | Population exposée au risque | Facteur de risque | Facteur allergène | Allergène | Carcinogène | Polluant | Perturbateur endocrinien | Recommandation | Réglementation | Europe | France | Bas-Rhin | Nouvelle Aquitaine | Enfant | Nourrisson | Femme enceinte | Action de terrain | Définition | Effet | Stratégie | Toxicologie | Etiquetage
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