Périodique
BECK F, BOZON M, CLAIR I et al.
Paris : Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs, 602, 2013, pp. 4-58, ISSN 0424-2238
Thématique(s) : Vie affective et sexuelle
Petits, ils avaient leurs amoureux, on en souriait ;
puis ils grandissent, deviennent ados, sortent entre eux, ont un copain ou une copine on ne sait pas trop.
Ils ferment la porte de leur chambre… Mystère. Leurs parents sont alors les moins bien placés pour en parler, les plus maladroits, pleins de clichés et d’inquiétudes.
Certes des choses ont changé : une liberté plus grande
– mais pas pour toutes les filles – ; on leur parle de risques – n’oublions pas qu’ils sont nés après le sida.
Les interventions dans les écoles et les collèges se développent, les sites d’information aussi, les pass contraceptions se généralisent. La pornographie est sur tous les écrans et les jeunes lectrices de la presse féminine ont accès aux fiches techniques des positions préférées des garçons… Leurs modèles oscillent entre performance et perfection et l’amour pour eux rime avec crainte, pilule et latex, IST et chlamydia.
Pourtant, l’âge des premiers rapports demeure étonnamment stable : 17 ans. Eux ont peur de ne pas être à la hauteur, de mal faire ; elles ont peur d’être enceintes… comme depuis toujours.
Donc ne soyons pas inquiets : ils font très bien la différence entre leur vie, leur corps et ceux affichés sur les murs de leur chambre. Ils savent que leur vie n’est pas une série…
et que les films porno ne sont pas la vraie vie. Il y aura toujours des jeunes filles vierges et des puceaux, coincés entre leurs propres craintes et ce qu’ils imaginent que l’autre attend d’eux ; il y aura toujours des premières fois : le premier soutien-gorge à dégrafer ; le premier préservatif à mettre en situation : « Tu veux pas qu’on éteigne la lumière ? »…
« Alors, c’était bien ? »
Et à vouloir trop banaliser l’affaire, et toujours en parler, de nouvelles injonctions naissent. La sexualité se regarde, se raconte ; dommage pour les timides et les taiseux…
Et l’amour ? Et l’émoi ? Et le désir et la sensualité dans tout ça ? À écouter les jeunes, devant l’autre ils ont encore le cœur qui bat et la peur d’être bêtes.
La sexualité n’est pas un examen qu’on rate ou qu’on réussit, même si nous leur avons inculqué l’art des classements et des commentaires ; elle se doit d’être rencontre avec l’autre, avec le corps de l’autre, écoute, désir, plaisir, légèreté ou gravité. Parce qu’on a tous eu une première fois, belle ou ratée, claire ou brouillée ; parce que parfois les corps se découvrent
et se mêlent, mais les têtes restent ailleurs. Et si d’aucuns s’obstinent à la considérer comme un examen, l’avantage c’est qu’il peut se repasser à l’envi.
Faisons-leur confiance, laissons-les vivre leurs expériences. Heureuses ou moins heureuses, tristes ou joyeuses. À eux de trouver et d’inventer cette part si intime d’eux-mêmes.
(Résumé de l'éditeur)
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